Les professionnels de la vue canadiens veulent-ils « acheter Canadien » ?
lundi, mars 10 2025 | 10 h 42 min | News, Nouvelles
Un sondage réalisé en février et mars 2025 révèle que les professionnels de la vue au Canada accordent de plus en plus d’importance à l’origine de leurs produits optiques, avec une forte préférence pour les options fabriquées au Canada – à condition qu’elles soient compétitives en termes de prix et de qualité. Cependant, les résultats mettent aussi en lumière un manque de transparence quant à l’origine des produits, de nombreux professionnels de la vue ignorant le pays de fabrication des montures, verres ophtalmiques et lentilles cornéennes qu’ils commandent.
Profil des répondants du sondage
Le sondage a recueilli 131 réponses de professionnels de la vue canadiens, dont :
• 64 % d’optométristes;
• 67 % travaillant dans des cliniques d’optométrie indépendantes, le reste se répartissant entre les boutiques optiques indépendantes, les chaînes de détail et d’autres modèles d’affaires.
Ce profil offre un aperçu des préférences d’achat des décideurs en clinique indépendante, un segment clé du marché de l’optique au Canada.
Connaissance limitée de l’origine des produits
Les résultats montrent que la majorité des professionnels de la vue ne connaissent pas précisément le pays d’origine des produits qu’ils distribuent :
• Verres ophtalmiques – Seulement 27 % des répondants étaient « très certains » ou « souvent au courant » de leur provenance;
• Montures – La connaissance était plus élevée, 55 % ayant une certaine idée de l’origine, mais seulement 22 % se disant certains;
• Lentilles cornéennes – La connaissance était la plus faible, avec seulement 12 % des répondants « très certains » du pays de fabrication.
Ce manque de clarté découle en partie de l’absence d’exigences en matière d’étiquetage au Canada et de la complexité des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Un répondant a mentionné :
🔹 « Même pour les entreprises qui affirment que leurs produits sont fabriqués au Canada, de nombreuses pièces proviennent d’ailleurs. Il est difficile de savoir ce qui est réellement produit localement. »
Et un deuxième a dit :
🔹 « J’aimerais avoir plus d’informations sur l’origine des produits si ces renseignements étaient disponibles. »
Une forte préférence pour l’approvisionnement canadien
À la question « Si le prix et la valeur étaient équivalents, d’où aimeriez-vous vous approvisionner ? », les professionnels de la vue ont classé leurs préférences comme suit :
1- Canada
2- Europe
3- Asie
4- États-Unis
Ces résultats reflètent l’intérêt croissant des consommateurs pour les produits fabriqués au Canada, notamment en réponse aux menaces de tarifs douaniers et aux tensions commerciales.
Commentaires de répondants :
🔹 « Depuis les menaces de tarifs, plusieurs patients me demandent d’où viennent les produits et s’il existe des options canadiennes. »
🔹 « Acheter canadien n’était pas une priorité auparavant, mais avec le contexte actuel, c’est une question qui revient de plus en plus. Tant les patients que les employés veulent faire des choix conscients. »
Les professionnels de la vue changeraient-ils pour des alternatives canadiennes ?
Si l’option était disponible, 53 % des professionnels de la vue feraient l’effort de privilégier des produits fabriqués au Canada. De leur côté, 44 % pourraient envisager cette option, en fonction du prix, de la qualité et de la disponibilité. Seulement 2,5 % ont affirmé que l’origine du produit n’influencerait pas leur décision d’achat.
Voici quelques commentaires :
🔹 « Si l’industrie offrait des produits de qualité à des prix compétitifs, davantage de professionnels de la vue choisiraient activement des marques canadiennes. Mais il faut que cette transition se fasse collectivement. »
🔹 « Je peine à trouver des marques canadiennes qui fabriquent réellement leurs montures et verres ici. J’accueillerais volontiers des alternatives locales qui soutiennent aussi la durabilité environnementale. »
Les patients posent-ils des questions sur l’origine des produits ?
Bien que les professionnels de la vue prennent davantage conscience de l’approvisionnement, les questions des patients restent limitées :
• 15 % des professionnels de la vue disent que leurs patients demandent fréquemment l’origine des produits;
• 40 % rapportent des questions occasionnelles;
• 28 % disent que c’est rare;
• 17% affirment ne jamais avoir reçu de telles questions.
Cependant, l’intérêt pour les options canadiennes semble croître :
🔹 « Lorsque j’évoque les produits fabriqués au Canada, la majorité des patients apprécient l’information et choisissent l’option locale. Cet intérêt s’est accentué au cours du dernier mois. »
Le défi de déterminer l’origine des produits
L’origine des montures, en particulier, est difficile à établir. Même lorsqu’un produit est étiqueté « Fabriqué en [pays X] », il peut provenir d’une chaîne d’approvisionnement mondiale. Acétate, charnières, vis et branches peuvent être issus de divers pays avant l’assemblage final.
Voici quelques commentaires :
🔹 « Comment définit-on le pays d’origine ? Conçu en Italie, fabriqué en Chine, inspecté et assemblé en Italie, distribué par une entreprise américaine… quel est le pays d’origine réel ? »
🔹 « Un produit entièrement conçu et fabriqué au Canada est rare. Mais les marques canadiennes qui conçoivent leurs collections localement contribuent tout de même à notre économie. »
Que devraient demander les professionnels de la vue à leurs fournisseurs ?
Avec si peu de transparence sur l’origine des produits, les professionnels de la vue peuvent adopter une approche plus proactive en posant des questions clés à leurs fournisseurs :
🔍 Pour les verres ophtalmiques :
• Où ces verres sont-ils fabriqués et traités ?
• Les traitements et le taillage sont-ils réalisés au Canada ?
• Existe-t-il des options de verres entièrement fabriqués au Canada ?
👓 Pour les montures :
• Où ces montures sont-elles conçues et assemblées ?
• Les marques canadiennes utilisent-elles des composants importés ?
• Existe-t-il des options réellement Fabriquées au Canada ?
🛠️ Pour les travaux finis provenant des laboratoires :
• Les verres proviennent-ils de sources canadiennes ou d’importations ?
• Les traitements et le taillage sont-ils effectués au Canada ?
• Puis-je demander des matériaux d’origine canadienne ?
Un répondant l’a bien résumé :
🔹 « Nous devrions tous être plus informés sur l’origine des produits et être en mesure d’en parler avec assurance. »
Conclusion
Ce sondage confirme que les professionnels de la vue ont une connaissance limitée de l’origine des produits qu’ils distribuent, mais que l’intérêt pour les options fabriquées au Canada est bien présent, surtout avec l’évolution du contexte économique et politique.
Cependant, des défis persistent en matière de transparence et de disponibilité, notamment pour les montures et les verres. À l’avenir, une meilleure visibilité sur l’approvisionnement et un étiquetage plus clair pourraient aider les professionnels de la vue et leurs patients à faire des choix plus éclairés.



