Un regard vers l’avenir : la technologie de l’œil bionique
vendredi, septembre 19 2025 | 14 h 45 min | Nouvelles
Le 10 septembre 2025, Vaincre la cécité Canada (Fighting Blindness Canada) a présenté un webinaire View Point animé par le Dr Daniel Palanker, professeur d’ophtalmologie à l’Université Stanford et chef de file mondial dans le développement des prothèses rétiniennes — des dispositifs souvent appelés « œil bionique ».
Visionnez l’enregistrement complet (en anglais) :
Différents types de prothèses
Plusieurs formes de prothèses rétiniennes et visuelles sont actuellement à l’étude. Certaines sont placées sous la rétine (sous-rétiniennes), d’autres reposent sur la rétine (épi-rétiniennes), et certaines contournent complètement l’œil en stimulant directement le cerveau par des implants corticaux. Chaque approche présente des avantages particuliers selon la maladie traitée.
La présentation du Dr Palanker s’est concentrée sur la prothèse rétinienne PRIMA, développée par Pixium Vision et actuellement en essais cliniques. Ce système est conçu pour les personnes atteintes d’atrophie géographique, une forme avancée de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) sèche.
Comment fonctionne PRIMA
PRIMA est une minuscule puce électronique placée sous la rétine, à l’endroit où les photorécepteurs ont disparu. Les patients portent des lunettes spéciales équipées d’une caméra qui capte les images et les projette sur l’implant grâce à une lumière infrarouge invisible. L’implant stimule ensuite les cellules rétiniennes restantes, permettant au cerveau de percevoir des formes, des lettres et des motifs.
Ce que vivent les patients
Dans des essais cliniques menés en Europe auprès de plus de 40 participants, la majorité des patients ont gagné en moyenne cinq lignes sur une échelle d’acuité visuelle. Certains ont pu lire de gros caractères, reconnaître des objets et reprendre des activités quotidiennes comme cuisiner ou jouer aux cartes. Pour l’instant, la vision restaurée se limite à des nuances de gris plutôt qu’à la couleur, mais de nombreux participants jugent cette amélioration significative et utile. Avec l’entraînement, le cerveau apprend à mieux interpréter ces nouveaux signaux visuels.
Limites et perspectives
Si les résultats pour la DMLA sont encourageants, il est important de souligner que les mêmes niveaux de vision ne sont pas encore possibles pour les maladies rétiniennes héréditaires (MRH) telles que la rétinite pigmentaire ou la maladie de Stargardt, qui causent des dommages plus étendus et durables à la rétine. Dans ces cas, les prothèses pourraient offrir seulement la perception de la lumière ou des contours. Des recherches sont en cours pour évaluer le potentiel de PRIMA auprès de ces patients.
La prochaine génération d’implants est conçue avec des pixels plus petits, permettant une image plus nette et la lecture de caractères plus fins. Des innovations logicielles, telles que le zoom électronique et la stabilisation d’image, sont également en développement.
Un avenir prometteur
Le système PRIMA demeure en phase d’essais cliniques et n’est pas encore disponible comme traitement standard. Les processus d’approbation peuvent prendre plusieurs années, mais les avancées se poursuivent.
Le Dr Palanker a rappelé que, tout comme les implants cochléaires ont transformé la prise en charge de la perte auditive, les prothèses rétiniennes pourraient un jour devenir une option courante et déterminante pour traiter la perte de vision. Malgré les défis, cette recherche de pointe représente un véritable espoir pour les personnes vivant avec une déficience visuelle sévère.
Source : Vaincre la cécité Canada (Fighting Blindness Canada)
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