La méthode A+ pour établir un lien avec les enfants en clinique
mercredi, octobre 29 2025 | 08 h 49 min | Gestion d'affaires
Par Jade Bodzasy
Lorsqu’un enfant franchit les portes de votre clinique d’optométrie, il n’apporte pas seulement ses yeux — il apporte aussi ses émotions.
Qu’il s’agisse d’inquiétude face à l’examen, de confusion liée à une vision floue ou même de peur de devoir porter des lunettes, les enfants vivent souvent bien plus qu’ils ne peuvent l’exprimer. C’est pourquoi les trois « A » de la conscience de soi — Analyser, Accueillir, Ajuster — sont si puissants en soins pédiatriques.
En appliquant ces étapes de façon intentionnelle, nous aidons les jeunes patients à mieux comprendre ce qu’ils ressentent et à vivre une expérience positive, fondée sur la confiance.
1. Analyser — Aider l’enfant à reconnaître ce qu’il ressent
Les enfants ne diront pas toujours : « Je suis stressé pour l’examen », mais leur langage corporel parle souvent pour eux : agitation, besoin de rester près du parent, silence inhabituel.
Comme professionnels de la vue, nous pouvons guider l’enfant dans l’analyse de son état émotionnel à l’aide de questions simples et bienveillantes :
• « Comment te sens-tu aujourd’hui pour la visite ? »
• « As-tu déjà vu un docteur pour les yeux ? »
• « Y a-t-il quelque chose ici qui te rend curieux ou te dérange un peu ? »
Ces questions invitent l’enfant à une pause intérieure, même s’il n’a pas encore tous les mots pour s’exprimer. Des outils visuels comme une échelle des émotions ou des pictogrammes peuvent aussi grandement faciliter cette étape, surtout chez les plus jeunes.
Exemple : Un enfant dit : « Je trouve ça bizarre, la machine qui souffle de l’air. »
Vous venez d’ouvrir la porte à la conscience de soi — et à la confiance.
2. Accueillir — Valider leurs émotions sans les minimiser
Une fois que l’enfant a exprimé ce qu’il ressent, l’étape suivante est de reconnaître que cette émotion est valide.
Il ne s’agit pas de tout régler ni de banaliser avec un simple « Ce n’est rien », mais plutôt de nommer l’émotion, de l’accepter, et de rassurer l’enfant sur sa légitimité.
Essayez des réponses comme :
• « Plusieurs enfants trouvent cette partie étrange — c’est normal d’être un peu surpris. »
• « C’est tout à fait normal d’être nerveux — les nouvelles expériences peuvent sembler bizarres au début. »
Quand on accueille les émotions d’un enfant, il se sent écouté plutôt que pressé. Cela lui permet de se calmer, de se sentir en sécurité et d’être plus réceptif à la suite.
Exemple : Un enfant hésite à essayer des lunettes et dit : « Je ne veux pas avoir l’air bizarre. »
Vous répondez : « Je comprends tout à fait. Les changements prennent parfois un peu de temps, mais tu pourrais être surpris de voir à quel point tu as l’air cool. »
3. Ajuster — Guider une nouvelle réaction avec confiance et bienveillance
Vient ensuite le moment d’aider l’enfant à ajuster sa réponse émotionnelle — non pas en exigeant qu’il « passe à autre chose », mais en l’accompagnant vers une nouvelle perspective.
Cela peut ressembler à :
• Offrir un choix : « Tu préfères essayer cette monture ou celle-ci en premier ? »
• Reformuler la situation : « Ces lunettes vont t’aider à mieux voir à l’école — ce sera plus facile. »
• Explorer ensemble une stratégie apaisante, comme respirer profondément avant le test de la bouffée d’air.
Exemple : Un enfant demeure hésitant à l’idée de porter des lunettes. On lui tend un miroir et on lui propose des montures dans sa couleur préférée.
Vous dites : « Trouvons une paire qui te ressemble. Quelque chose qui reflète qui tu es. »
Il se sent compris. Il se sent valorisé. Voilà l’intelligence émotionnelle en action.

Pourquoi c’est important en soins de la vue
En appliquant les 3 A — Analyser, Accueillir, Ajuster — auprès de nos jeunes patients, nous ne facilitons pas seulement l’examen. Nous contribuons à :
• renforcer la confiance dans les situations nouvelles;
• favoriser une image positive des soins de santé;
• encourager un sentiment d’autonomie dans leurs choix;
• établir une relation de confiance émotionnelle avec le professionnel.
Et cette confiance ne facilite pas que la visite du jour. Elle influence aussi leur rapport à la santé, leur estime d’eux-mêmes et même leur capacité d’apprentissage, pour les années à venir.
Utilisons les A de la conscience de soi pour que chaque visite soit non seulement bienveillante — mais véritablement humaine.
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